Un des élèves du Professeur Fogg, Tristan Harris , ex-ingénieur Google, dénonce les usages qu’en font ses anciens employeurs ainsi que la plupart des grands groupes de la Silicon Valley. En mai 2018, Tristan Harris est interviewé par le journal Le Figaro, dans lequel il témoigne du pouvoir des technologies dans la vie privée de ses utilisateurs, et propose une nouvelle direction des politiques commerciales du numérique, selon un article paru dans Le Monde en avril 2019. En effet, l’expérience digitale de chacun (de l’utilisation des réseaux sociaux à la simple visite d’un site web) fait l’objet de toute une économie basée sur la récolte de données, utilisées ensuite pour influencer le comportement de l’utilisateur, et en particulier son « engagement » : autrement dit « l’addiction » à tel ou tel programme, jeu ou application.
Derrière ses termes techniques de marketing se cachent en fait une véritable volonté de « capter » les utilisateurs à des fins commerciales et parfois même, politiques. Tristan Harris souligne que « tout le monde, sans exception, est influencé par des ressorts qu’il ne voit pas. Exactement comme dans un tour de magie », en rappelant la manie que nous avons de vérifier sur notre téléphone les notifications ou de simplement scroller pour y voir la nouveauté suggérée (nous consultons en moyenne notre téléphone 150 fois par jour). Et l’atteinte à la vie privée va encore plus loin puisque l’accès aux messages privés est bel et bien réel, et donc le sentiment de sécurité d’expression intime totalement illusoire.