Écrans & ados 13-18 ans
Les écrans sont au quotidien dans ta vie d'ado? Tes parents ou tes professeurs souhaitent que tu aies des infos sur le sujet? Tu es au bon endroit ! Le but ici n’est pas de bannir les écrans, mais de te sensibiliser sur cette question pour une utilisation plus éclairée. L’écran dans toute sa dimension est un outil révolutionnaire aux multiples facettes, bonnes et mauvaises, car il peuvent provoquer l’addiction en perturbant ton système de dopamine. Et toi, quelle place leur donnes-tu dans ta vie?

Écrans et ados : un cerveau encore jeune et en construction
Ton cerveau se construit jusqu'à 21-25 ans
Contrairement à ce que tu pourrais penser, ton cerveau suit une trajectoire pour atteindre sa maturité tardivement : 21-25 ans en moyenne, voire 30 ans selon une étude menée par des neurologues de l’université de Cambridge au Royaume-Uni. Jusqu’à cet âge, ton cortex cérébral connait encore de grandes périodes de changements qui seraient déterminantes pour l’évolution de ton comportement, de ta personnalité, et qui pourraient même être à l’origine de pathologies mentales. À l’adolescence, les écrans ont encore des conséquences sur ton cerveau et viennent perturber son développement si leur utilisation n’est pas raisonné, même après ta majorité. Ce n’est donc pas le moment de « relâcher » complètement le rythme de l’enfance face aux écrans, car ceux-ci vont notamment agir sur le système de récompense de ton cerveau : le système de dopamine. Si tu perturbes sans arrêt ce mécanisme avec une utilisation excessive des écrans (au-delà d’environ 2h maximum par jour, tous écrans confondus), tu prends le risque que ce système de dopamine ne se développe pas correctement, ce qui peut engendrer des problèmes d’addiction par exemple. Donc même quand on est ado, on doit faire attention à sa consommation d’écrans!
Écrans et dopamine : des applis conçues pour te rendre accro !
Si tu penses que les applications que tu utilises sont conçues de manière innocente et seulement pour ton plaisir, eh bien tu te trompes ! En réalité, elles sont conçues dans un but bien précis (=gagner de l’argent) et en utilisant des procédés agissant directement sur ton cerveau pour que tu ne puisses plus t’en passer : le fameux système de dopamine. Eh oui, derrière les bureaux de la Silicon Valley travaillent des informaticiens hautement qualifiés en collaboration avec des spécialistes du cerveau qui connaissent très bien tes points faibles. Alors, avec des couleurs séduisantes et un design attrayant, ces applications sont conçues pour te rendre complètement accro ! Et chez les ados, ça marche très bien, car comme nous l’avons vu plus haut, ton cerveau n’est pas encore tout à fait prêt, c’est à dire pas encore assez mature pour être capable de prendre du recul sur le temps que tu consacres aux écrans. L’addiction aux écrans est une réalité que tu ne dois pas prendre à la légère, car elle peut aussi te mener à d’autres addictions.

Écrans et ados : l’accès au smartphone
Le smartphone déconseillée avant 15 ans : pourquoi?
À ton avis, à quel âge les grands patrons de tes applis préférées autorisent-ils le smartphone à leurs propres enfants? Un indice peut-être? Beaucoup plus tard que ce que tu penses, c’est certain. Les dirigeants des GAFAM autorisent leurs enfants à avoir leur propre smartphone seulement à partir de 15 ans, car ils ont conscience de la vulnérabilité de leur cerveau. La plupart vont même un peu plus loin en leur faisant suivre un cursus scolaire dans des écoles où il n’y a pas d’écrans pour l’apprentissage, jusqu’à l’âge de 21 ans : les écoles Steiner-Waldorf (article du New-York Times – 2011). Ces grands patrons des nouvelles technologies eux-même préfèrent donc que leurs enfants suivent un cursus « traditionnel » avec papiers et crayons pour apprendre leur leçon de grammaire… Et soyons honnête, la plupart du temps, utilises-tu les écrans pour t’aider dans ton apprentissage ou pour envoyer des snap’?
Des règles pour les écrans : si tes parents en mettent c’est pour ton bien
Donc, le smartphone fin collège – début lycée, ok, et sous quelles conditions ? Tes parents doivent mettre des règles d’usage pour ta sécurité. Eh oui (je t’entends déjà pester!). Mais qui dit smartphone dit accès à internet et tout ce qui va avec , on est bien loin du Nokia 33/10 que tes parents ont pu connaître avec seulement appel et textos, où il fallait taper plusieurs fois sur la touche pour arriver sur la bonne lettre quand on écrivait un mot (sacrée gymnastique!). Le smartphone est un outil formidable, mais qui peut s’avérer très dangereux pour ta santé et ton bien-être si son usage n’est pas encadré par un adulte (contenus dangereux, temps excessif, harcèlement, etc). Alors, les règles, c’est pour ton bien!
Écrans et ados : l’importance de ton environnement familiale
Tes parents doivent aussi maîtriser leur temps d’écrans
Si tes parents doivent t’imposer des règles, ils doivent également eux-même adopter une bonne conduite face aux écrans. Car les adultes eux aussi peuvent tomber dans l’excès et/ou l’utiliser à des moments inappropriés même si leur cerveau est « fini » : il ne faut pas oublier qu’ils sont la première génération d’adultes à vivre avec ces nouvelles technologies. Il faut mettre des règles pour toute la famille pour le plus de cohérence possible et pour que tu puisses toi aussi mieux les accepter. Mais attention, cela ne doit pas être une source de conflits : vous pouvez en discuter autour d’un repas pour que chacun s’exprime autour du sujet, par exemple. Il existe plein de petites astuces et/ou accessoires pour rendre la tâche plus facile et plus amusante, comme la « cage à smartphone » par exemple où chacun doit mettre son smartphone avant de passer table ou durant la nuit.
Les écrans sapent les conversations familiales
Si les écrans sont trop présents au sein de la famille, cela se fait souvent au détriment des conversations familiales : tout le monde est sur son téléphone pour consulter Messenger ou son fil d’actualités, et plus personne ne se parle. On peut parfois passer à côté d’un problème « grave » par manque de communication ou tout simplement rompre le lien familial. Si tu te sens concerné(e) par cette situation, à toi d’observer tes parents, tes frères et soeurs, et toi-même : êtes-vous souvent devant les écrans? Quels sont vos liens? Parlez-vous régulièrement de votre journée ou de vos expériences à table par exemple? Selon les réponses à ces questions, il faut parfois revoir les habitudes familiales concernant l’usage des écrans.
Si ta famille et toi avez besoin d’une « détox » digitale, on peut t’aider !
Écrans et ados : attention à l’isolement
L’illusion des interactions sociales par les écrans
Facebook, Instagram ou encore Snapchat : tu possèdes au moins une de ces applis où tu peux partager des vidéos, des photos, avoir des conversations avec tes amis ou juste voir leurs publications, c’est cool. Oui mais… attention. Tous ces médias sociaux te donnent en fait une vision illusoire de la réalité et des interactions sociales, en te montrant souvent tes amis sous leur meilleur jour. En fait, cela te plonge dans l’illusion que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » (les lycéens qui ont étudié Candide reconnaîtront) et quand tu obtiens un « like » sur une de tes publications, ton cerveau le perçoit comme une interaction sociale réelle. Cela lui procure de la dopamine : il voit ça comme une récompense. Flippant, non?
Arte a diffusé de courtes vidéos sur ce sujet, on t’invite à les visionner 👉
Les écrans et l’estime de soi : les médias sociaux jouent sur tes émotions
Comme nous l’avons vu juste au-dessus, les réactions que tu obtiens sur tes publications ont un impact sur tes émotions : quand quelqu’un « aime » ou commente de manière positive ce que tu as publié, ton cerveau libère de la dopamine, il te procure donc de la joie. Poussons la réflexion un peu plus loin : quand tu obtiens une mauvaise réaction à ta publication, ou quand tu n’obtiens tout simplement pas réaction, que se passe-t-il? Eh bien ton cerveau réagit aussi, mais dans l’autre sens : une mauvaise réaction te sape le moral et une absence de réaction te donne le sentiment qu’on ne fait pas attention à toi. Tous ces comportements vont influer sur ton estime de toi, dans le bon comme dans le mauvais. Ainsi, tu vas ‘ »liker » les publications des autres dans le but qu’on like les tiennes et que tu puisses avoir ta dose de dopamine…
Les écrans et le cyber-harcèlement
Tu as peut-être déjà été sensibilisé(e) sur la question du harcèlement à l’école, mais t’a-t-on déjà parlé du cyber-harcèlement? C’est le même principe, mais sur internet, via les médias sociaux la plupart du temps, et par message ou e-mail. Cela peut se faire en publiant une vidéo embarrassante prise à ton insu celui d’un de tes camarades pour être rendue publique sur les réseaux, ou bien par le biais de propos insultants dans des messages ou sur des publications. Souvent, le ou la jeune qui en est victime se retrouve seul(e) face à cette violence et cela peut avoir des conséquences dramatiques si personne n’intervient. Il s’agit d’un délit (donc puni par la loi), donc si un jour tu es concerné(e) ou si tu es témoin de cette violence, il faut tout de suite avertir un adulte.
Tu souhaites plus d’informations?
Écrans et ados : ces algorithmes qui enferment
Quand tu « likes », Big Data le sait
Connais-tu l’univers des données? Tu sais, quand tu visites un site internet et que tu as un message qui apparaît et te demande d’accepter que tes données soient utilisées ou si tu souhaites les paramétrer. Maintenant, sais-tu que quoique tu effectues sur internet (recherches sur Google, « j’aime » sur Facebook ou Insta, vidéos sur Youtube, etc.), tout est récolté et stocké sur des serveurs (des ordinateurs géants) classés à ton nom et tu as ainsi un « profil » avec toute ta « personnalité » sur internet (la minie-série d’Arte « Dopamine » l’explique très bien). Tout est ensuite analysé et trié grâce à des algorithmes dans le but de revendre ces données à des entreprises qui pourront plus facilement te cibler pour te vendre leurs produits. Même si tu n’avais pas de profil Facebook, par exemple, à partir du moment où tu visites un site où le logo Facebook apparaît (en haut à droite), tu as un profil par défaut. En gros, si tu pensais être incognito sur internet, eh bien c’est raté…
Tu donnes de l’argent aux GAFAM sans le savoir
Les données que tu génères valent plus cher que le pétrole. Les géants de la Silicon Valley ont donc tout intérêt à capter ton attention via ton écran : on appelle ça la captologie. Grâce à leurs technique de marketing digital, ils t’incitent à effectuer une action : un clic, un j’aime, etc. Toutes ces données sont rachetées très chères par des entreprises dans le but de faire de la publicité ciblée. Ton attitude sur internet génère ces données (les clics, les « j’aime », etc.) ; les entreprises vont ainsi analyser ta personnalité et pouvoir cibler tes goûts. De ta couleur préférée à ton style vestimentaire, tes idées de voyages ou encore tes goûts musicaux, tout est passé au crible et rien n’est laissé au hasard. Tu n’en as donc pas conscience, mais tu permets aux GAFAM de s’enrichir en leur mâchant le travail !

Le côté obscur de la force : quand ton opinion est influencée
Donc non seulement tu travailles gratuitement, mais en plus, tu pourrais bien devenir le « petit soldat » de mouvements politiques malgré toi . Tu as du mal à suivre? Tu vas voir, c’est facile à comprendre. Tes données sont récoltées, stockées, analysées, triées, etc. et elles sont aussi au soumises aux algorithmes. Ça te dit quelque chose? Les algorithmes sont des formules informatiques créées pour conditionner ton contenu internet, selon les données que tu as fournies. Donc, pour faire simple, selon ce que tu publies sur les réseaux ou ce que tu « likes », les algorithmes vont t’orienter vers un contenu qui y ressemble ou qui y est associé. C’est le cas aussi quand tu regardes une vidéo sur Youtube avec les « recommandées pour vous » à droite. Les algorithmes anticipent tes attitudes, et tu penses que cela te facilite la vie, mais ils t’enferment également car tu vois seulement ce qu’on te conditionne à voir. Quel rapport avec la société? Eh bien, certains mouvements politiques peuvent exploiter tes données pour te rallier à leur cause, entre autre. C’est ce qui s’est passé avec le Brexit en Angleterre, où l’opinion des gens a été conditionné par du contenu « pro-Brexit ». Si tu n’y crois pas, toi qui regarde Netflix j’en suis sûre, il y a justement un super reportage à ce sujet, sur l’affaire « Cambridge Analytica », va voir!

Les Chevaliers du web
Association à but non-lucratif
Actions de sensibilisation au danger liés à la surexposition aux écrans / Solutions.